Avis : 24 heures de terreur est sans aucun doute parmi les meilleurs westerns de série B de l'Universal.
Distribué en 1956, il reprend les caractéristiques de ce corpus de films : du Technicolor en écran large et les meilleurs acteurs du studio.

Le film présente plusieurs originalités et des dialogues soignés et économiques. Les différents personnages sont assez approfondis, sauf quelques exceptions. Le film évite le côté manichéen des séries B avec notamment un Révérend (joué par John Dehner) qui incite à un lynchage (avant de se repentir), un juge qui veut prendre la loi entre ses mains. En filigrane, le scénario n'est-il pas une critique de la loi, de la morale et un plaidoyer pour la religion comme en témoigne la fin ?Il n'y a finalement aucun personnage irréprochable et cela fait toute la force du film qui se démarque des westerns moyens de l'époque.

Sur les affiches promotionnelles du film, il était indiqué "L'histoire de Jagade". La puissance du personnage est réellement le coeur du film avec une narration excellente. L'histoire débute immédiatement dès la fin du générique et introduit peu à peu les personnages et les rapports de force en quelques minutes et avec peu de dialogues. Par la suite, la tension va monter peu à peu.

Sur le schéma d'autres westerns psychologiques du studio, un cavalier va entrer dans une ville et rouvrir de vieilles cicatrices. Dale Robertson en est l'interprète et incarne parfaitement le personnage de tueur à gages mystérieux qui semble tout maîtriser. La situation n'est pas sans rappeler Jock Mahoney dans Joe Dakota 1957 ou Audie Murphy dans Une Balle Signée X (No Name on the Bullet) 1961.
Harmon Jones dirigera 3 westerns avec Dale Robertson (ainsi qu'un épisode du Cheval de fer).
Mara Corday, connue pour son rôle dans Tarantula l'année précédente obtient l'un de ses meilleurs rôles. Pour une fois, l'actrice n'est pas cantonnée à de la "figuration". Dans une interview au site Westernclippings, l'actrice révèle néanmoins qu'elle n'aime pas le film et que le réalisateur lui imposait la prononciation de ses dialogues.
Pour Jock Mahoney, le film se situe quelques années avant d'obtenir des premiers rôles dans un corpus de westerns mémorables. L'acteur tout de noir vétu y est notable.
Jan Merlin joue un remarquable "sidekick" de Robertson.

La photographie offre des plans intéressants et dynamiques. Le western étant principalement urbain, les paysages sont toutefois très réduits.

Une série B sous-estimée à consommer sans modération.

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